Laya était débordée. Elle suait à grosses goutes. Elle avait évité de peu le service lors du 14 juillet et là, étant peu après la fête nationale, il y avait encore du monde. Tous les habitués du coin quoi, mais en concentré. C'était dévastant de voir les gros porcs Parisiens qui s'amusaient à lancer des phrases qui se voulaient dragueuses envers la serveuse. La brune courait en tout sens, un coup pour apporter une bière, un autre coup pour servir une vodka... Tout cela avec la télé qui beuglait dans le fond, diffusant le Tour de France, ou en tout cas, ce qui était après. La jeune femme soupira, ça faisait quelques années qu'elle travaillait ici et c'était toujours la même chose. Laya soupira quand une grande vague de cris secoua le bar. Elle s'activait à nettoyer le bar pendant ce temps. Puis il y eut des paroles un peu fortes et pas super sympathiques. La serveuse descendit du bar et s'approcha : un jeune visiblement mal à l'aise et un des plus gros habitués. Tout le monde semblait rigoler du jeunot. "OH, on se calme ! Buvez votre bière tranquille et laissez ce p'tiot tranquille !" Puis, elle ajouta pour soi même, tout bas : "Bande de gros porcs dégueulasses et pervers." Elle sourit au jeune homme, lui faisant signe de le rejoindre au bar, avec un grand sourire sur les lèvres.

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non mais ça suffit !

Bertrand avait voulu se changer les idées, il en avait marre de rester chez lui à ruminer. Il avait été sur l’ordinateur dans l’espoir de parler à quelqu’un mais ne le voyant pas se connecter, cela l’avait découragé et il avait tout éteint. Et en plus de ça, son grand frère était rentré chez eux et il ne s’était pas gêné pour venir le souler avec ses réflexions. Bertrand avait eu alors une immense envie de l’étrangler mais avait préféré prendre sa veste et quitter le domaine familial. Il voulait juste qu’on lui fiche la paix. Marchant les mains dans les poches, il s’arrêta devant un bar. Ce n’était pas trop son genre de fréquenter ce genre d’endroits et encore moins seuls. Les seules sorties qu’il s’autorisait étaient ceux avec sa cousine et la plupart du temps, il restait dans son coin regardant les autres danser et boire. Mais, prit de folie, il poussa la porte et entra, jetant de brefs coup d’œil à ce qui l’entourait. On pouvait clairement lire sur son visage : NOUVEAU. Qu’est ce qu’il lui avait pris de rentrer dans cet endroit ? Il allait mourir et cette pensée se confirma quand il vit arriver un homme se diriger vers lui. Par chance, l’une des serveuses dut voir sa détresse et le sauva, il ne put retenir un soupire de soulagement avant de la suivre, prenant grand soin de ne pas regarder l’autre homme. « Merci de m’avoir aidé. » dit-il avec un petit sourire alors qu’ils se dirigeaient au comptoir du bar.

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