in de la journée, Timaël n’en pouvait plus. Il avait bossé toute la journée sur un programme et il commençait à avoir un mal de tête vraiment horrible. Surtout qu’en plus, il avait été tout seul durant plusieurs heures. Ses collègues avaient une réunion et bien entendu, vu qu’il était simple stagiaire dans cette société, il n’y avait pas été convié. Et pour être sûr qu’il bosse même s’ils étaient absents, ils lui avaient filé du travail. Beaucoup trop de travail. Installé sur son siège de bureau, il jetait de rapide coup d’œil à la pendule accrochée devant lui. Il avait l’impression que l’aiguille n’avançait même pas. il allait sans doute craquer. Même s’il adorait vraiment jouer avec les codes, aujourd’hui il n’en pouvait plus. Il avait besoin de respirer un bol d’air frais. Timaël se dit qu’il n’allait peut-être pas rentrer toute suite chez lui. Il avait encore du mal à réaliser tous les changements qu’il avait du faire il y a de ça un an. Un an qu’il avait débarqué dans la capitale française sans rien ne connaître. Heureusement pour lui, il avait bossé son français et il pouvait tenir une conversation. Il aurait été plutôt mal barré sinon même si parfois, il lui arrivait de buter sur certains mots. Le jeune homme se passa une main dans les cheveux et faillit sauter de joie lorsqu’il vit qu’il était dix-sept heures. Fin de journée. S’il s’écoutait, il aurait sûrement fait une danse de la joie et vu ses talents en danse, il aurait bien eu la honte face aux caméras installées à l’intérieur des bureaux. Alors il se retint et s’étira légèrement, faisant craquer ses phalanges. Timaël étouffa un bâillement puis quitta son siège afin d’enfiler sa veste. Heureusement pour lui, il n’était pas obligé de rester ici malgré le fait que la réunion ne soit pas terminée. Et heureusement ! Son supérieur lui avait bien stipulé ce détail, à croire qu’il ne voulait pas avoir à expliquer pourquoi le petit stagiaire faisait des heures en plus. Quelques minutes plus tard, il avait quitté la société et par chance, il faisait beau temps. Il décida de se rendre à l’endroit qu’il avait voulu visiter en premier. La Tour Eiffel. Il dut faire appel à un taxi et par chance, il évita les embouteillages. Il n’était pas patient pour ce genre de chose. Il paya la course et descendit de la voiture, en souriant. Alors qu’il s’approchait, il vit une silhouette qu’il reconnut. « Dylaaan ! » dit-il en faisant un geste de bras, tout à fait discrète comme attitude.

trangement, la fatigue qu’il avait pu ressenti pendant son travail semblait avoir totalement disparut. Mais c’était sûrement son cerveau qui lui faisait comprendre qu’il était libre de tous mouvements et qu’il ne travaillait pas le lendemain. De quoi le mettre encore plus de bonne humeur. Il devait un peu penser à lui, cela faisait presque un an qu’il se trouvait à Paris et pourtant il s’était focalisé uniquement sur son travail, laissant de côté sa vie personnelle. La discrétion n’était pas son fort et encore moins lorsqu’il se trouvait dans un lieu public et qu’il se mettait à hurler le prénom d’une de ses amis. Heureusement pour lui, il n’y avait qu’un Dylan dans les alentours. Il aurait eu l’air malin si une personne se nommait de cette façon. Il se serait excusé tout en sentant ses joues le brûler. Certes, le jeune homme montrait souvent son côté enfantin, toujours à faire un peu le fou mais lorsqu’il ne contrôlait pas la situation, on avait plus affaire au type mal à l’aise et tout gêné. Même s’il essayait toujours de le masquer.

Peut-être que finalement sa fin de journée ne serait pas aussi catastrophique que le début ? Il mit ses mains dans les poches de sa veste tout en se dirigeant vers la jeune brune. Une fois prêt d’elle, un grand sourire apparut sur ses lèvres. « Salut toi ! » Il ne put que rire lorsqu’elle commença à lui poser des questions. Il ne s’attendait pas à croiser une de ses connaissances dans un tel endroit mais c’était une bonne chose. Il secoua la tête de haut en bas pour confirmer ses dires, ils avaient plus de chances de se croiser dans leurs appartements étant donné leur amie en commun qu’ici où une foule humaine était toujours présente. « J’avoue, je ne m’attendais pas du tout à te voir ici ! Je vais très bien, je viens de terminer le boulot donc ça ne peut qu’aller et toi ? J’avais besoin de prendre un peu l’air et ça faisait un petit moment que je ne suis pas venu ici. » dit-il avec un sourire. Autre chose à savoir sur Timaël, c’était un bavard, dès qu’il commençait à parler, il était difficile de l’arrêter.

ors de son arrivée à Paris, le premier monument qu’il avait souhaité visité, c’était la tour Eiffel. Il en avait entendu parler lors des cours et il s’était toujours fais la promesse de la voir au moins une fois dans sa vie. Il ne se doutait pas à l’époque qu’il la verrait presque tous les jours depuis un an. Néanmoins, maintenant qu’il était habitué de la voir, il ne prêtait plus grand attention à cette grande tour sauf aujourd’hui. Sans aucune raison particulière, il  avait eu envie de nouveau de monter en hauteur. La vie de Paris était à couper le souffle et il avait bien besoin de ça pour se vider l’esprit. Il avait encore ses dossiers en tête et s’il ne voulait pas passer sa soirée à ruminer, il fallait qu’il se vide complètement la tête.

Plus facile à dire qu’à faire mais peut-être que maintenant qu’il avait croisé l’une de ses amies, il allait pouvoir y arriver.  « Oui enfin, j’ai cru que je n’y serais jamais. La pendule du bureau avait décidé de me torturer à ne pas bouger vite et toi alors, en pleine photographie ? Je te dérange pas j’espère ? » dit-il en se mordillant la lèvre. Elle avait peut-être besoin de calme pour prendre ses clichés après tout et ce n’était guère en présence de Timaël qu’elle allait avoir du silence. « Je te comprends puis avec le soleil qu’on a autant en profiter, ce n’est pas si souvent. » Il sourit légèrement amusé, certes il avait l’habitude du mauvais temps avec l’Angleterre. Mais les anglais n’avaient rien à envier aux parisiens, il devait peut-être aller en bas de la France pour avoir un climat paradisiaque. « Oui bien sûr. » Timaël lui fit un grand sourire avant de l’entrainer jusqu’à l’entrée. Il était presque comme un enfant. Lorsqu’elle parla de son travail, il soupira en secouant les épaules. «  On fait aller, je crois que mon maître de stage a décidé de me torturer cette semaine, il ne m’a collé que des dossiers ennuyeux à mourir. » dit-il avant de laisser un petit rire s’échapper de ses lèvres.

aris avait changé sa vie. Ici, il avait pu faire la rencontre de personnes formidables et il ne regrettait pas son choix. Certes, l’Angleterre lui manquait mais il savait qu’il ne pourrait y retourner. Trop de souvenirs y étaient attachés. Certains plus joyeux que d’autres. Timaël essayait de ne pas y penser car à chaque fois son ventre se serrait douloureusement. Il avait construit une nouvelle vie, il s’était fait de nouveaux amis, avait trouvé un travail et rien n’aurait pu gâcher ce bonheur. Le jeune homme se passa une main derrière la nuque en écoutant la brune parler. Il sourit doucement, elle avait visé juste. Il secoua la tête avant de prendre la parole. « Non tu as tout à fait raison. Je pensais qu’au bout d’un an, il évoluerait mais je me suis fais de faux espoir. Enfin, je suis chanceux d’avoir pu intégrer celle-ci, je ne vais pas commencer à me plaindre. » Surtout qu’il détestait ça. Il n’était pas du genre à raconter ses soucis, il gardait tout pour lui.

Tim regarda son appareil photo avec un sourire. « On ne sait jamais, tu pourrais très bien en avoir mal de moi. » dit-il avant de laisser échapper un rire. Il fallait avouer qu’avec ses proches, Tim était ce qu’on appelle un chieur. Il adorait taquiner son monde mais c’était une façon à lui de montrer qu’il tenait à ces personnes. Il n’était guère à l’aise avec les mots, dès qu’il voulait s’exprimer, il rougissait et bégayait. « Oui… Moi qui pensais avoir quitté le mauvais temps, il m’a suivi jusqu’ici. » Il soupira doucement, la plupart du temps, il regardait le ciel grisâtre, ne sachant pas s’il allait pleuvoir ou non. Ce n’était pas simple de s’habiller face à cette météo changeante. « Si seulement mon patron pensait comme toi.. » dit-en en lâchant un nouveau soupir. Puis ils commencèrent à monter la tour, il avait l’air d’un vrai enfant mais il fronça légèrement les sourcils alors qu’il regardait la jeune femme. «  Ça va aller ? »

eut-être qu’un jour, Timaël allait avoir l’occasion de visiter d’autres villes françaises, il aimerait bien. Même s’il avait fait de très bonnes rencontres ici, il avait envie de voir du paysage, de découvrir le monde. Il aurait très bien pu le faire avec ses parents mais ce n’était guère la super entente avec eux. Il n’y avait que sa jumelle qui comptait pour lui, sa mère prenait parfois de ses nouvelles quand elle devait regarder une photo de famille. Et son père, Timaël ne voulait même pas penser à lui, il l’avait toujours mis de côté. Sa préférée étant sa sœur, beaucoup plus forte physiquement et mentalement. Lui avait le don de se faire marcher dessus et d’être très gentil. Ce n’était guère une qualité que le père Lewis appréciait. Si par malheur, il apprenait qu’il était attiré par les garçons, Tim ne donnait pas cher de sa peau.

« Peut-être oui mais travailler ici pourra m’aider plus tard alors je n’ai pas d’autres choix que d’accepter pour l’instant. On verra bien ce que l’avenir me réserve. Mais on ne va pas parler que de moi, et toi alors ? » dit-il avec un sourire. C’était ce genre de personne qui faisait toujours passer le bonheur des autres avant le sien. « La chance, j’aimerais bien un jour voir le bas de la France, ça fait rêver de voir les paysages sur les cartes postales. Et tu ne regrettes pas d’être parti parfois ? » Le jeune homme sourit de nouveau avant de se mordiller la lèvre. «  Peut-être oui, de toute façon, je ne risque pas grand-chose d’essayer. » Il secoua les épaules avant de monter la Tour. Il évitait de trop regarder en bas, non pas qu’il avait le vertige mais le courage pourrait rapidement disparaître en voyant la hauteur. « Non enfin, pour l’instant ça va, je gère. Tu n’auras qu’à me le demander une fois en haut, j’aurais sûrement changé d’avis. » dit-il en riant.